1939-1940 : La drôle de Guerre 

Le 1er septembre 1939, l'Allemagne a lancé une invasion de la Pologne, entraînant une mobilisation immédiate des troupes françaises. Dans le cadre de cette mobilisation, une évacuation complète de la zone frontalière d'Alsace et de Moselle sur une profondeur d'environ dix kilomètres a été ordonnée, affectant plus de 600 000 résidents locaux contraints de quitter leur domicile avec un minimum d'affaires personnelles. Ces évacués ont été dirigés vers des départements d'accueil tels que la Charente, la Vienne et la Dordogne, dans un exode qui a duré jusqu'en juillet 1940, date à laquelle les autorités allemandes ont organisé leur rapatriement. 

En parallèle, une section provisoire d'avions estafettes 220/121 a été créée en réponse à la déclaration de guerre, relevant de l'état-major des forces aériennes du 20ème corps d'armée, auquel était rattaché le GAO 1/520. Ce dernier, équipé d'avions ANF Les Mureaux 115, ainsi que la section provisoire, ont été déployés sur le terrain de Morhange (Moselle). Une visite du Président du conseil Edouard Daladier sur ce terrain a eu lieu le 12 novembre 1939, au cours de laquelle il a rencontré le personnel des unités présentes, accompagné de M. Guy La Chambre, ministre de l'Air, et du général d'armée aérienne Joseph Vuillemin, chef d'état-major de l'armée de l'Air. Des décorations, dont la Croix de Guerre, ont été remises à des membres du GAO 1/520 lors de cette visite. Le GAO 1/520 a été déployé sur le terrain de Morhange du 3 au 24 septembre 1939, puis du 4 octobre 1939 au 10 mai 1940. Les bâtiments, bien que largement modifiés depuis, présentent des similitudes avec l'école "Jeanne d'Arc" de la ville. À cette époque, tous les habitants de la zone tampon avaient été évacués.

Une visite du Président du conseil Edouard Daladier sur ce terrain a eu lieu le 12 novembre 1939

Morhange, un lieu stratégique de l’aviation pendant la Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Morhange a joué un rôle stratégique important pour l'aviation, notamment avec la présence de la base aérienne 242 (BA 242), utilisée par les forces françaises et alliées. Cette période témoigne de la centralité de Morhange dans les opérations aériennes de la région, particulièrement dans le cadre des défenses mises en place face à l’avancée allemande.

Le groupement d'aviation de la 4e armée

La 4e armée française, qui couvrait un vaste secteur allant de Sarreguemines à Sélestat, s’appuyait sur un solide groupement d’aviation pour assurer une couverture aérienne, l’appui au sol et des missions de reconnaissance. Ce groupement comprenait des avions français ainsi que des appareils fournis par les alliés américains, formant ainsi une force aérienne mixte.

Les avions les plus emblématiques de ce groupement incluaient le Lockheed P-38 Lightning de l'USAAF (United States Army Air Forces), un chasseur lourd américain réputé pour sa maniabilité et sa puissance de feu. En parallèle, l’armée de l’air française employait des Lockheed H-322 Eclair, considérés comme l’équivalent français du P-38, démontrant ainsi une collaboration étroite entre les forces aériennes française et américaine dans cette région clé.

Les escadres de chasse

Deux escadres de chasse importantes étaient déployées dans cette zone pour protéger le ciel lorrain et alsacien :

La 6e Escadre de Chasse (EC), basée à Strasbourg-Entzheim sur la base aérienne 244, était équipée de Dewoitine D-520, un des chasseurs français les plus performants de l’époque, ainsi que de Lockheed H-322. Ces appareils constituaient une force de dissuasion contre les raids ennemis dans la région frontalière.

 

La 19e Escadre de Chasse (EC), stationnée à Xaffevillers sur la base aérienne 173, comprenait une combinaison d’appareils avancés : des Dewoitine D-551, des Bréguet Br700C2 (avec deux escadrilles), et une escadrille équipée de Lockheed H-322. La diversité de ces avions permettait à l’escadre d'accomplir à la fois des missions de défense et d'attaque en profondeur.

 

L’escadre de bombardement d’assaut basée à Morhange

Un des aspects les plus marquants de la présence aérienne à Morhange est la 41e Escadre de Bombardement d’Assaut (41e EBA), une escadre entièrement stationnée sur la base aérienne 242.

 Cette escadre était composée de trois groupes de Bréguet Br696, des avions spécialisés dans les missions de bombardement d’assaut et de soutien tactique. Le rôle de cette escadre était de mener des frappes rapides sur les positions ennemies, contribuant à désorganiser les forces d’invasion allemandes.

Morhange, un point central pour les opérations aériennes

Grâce à sa position stratégique au cœur de la Lorraine, Morhange servait de plaque tournante pour les opérations aériennes, avec des avions modernes et bien équipés qui assuraient la couverture aérienne et l’appui tactique dans une région clé du front. La base aérienne 242 a ainsi vu passer des unités aériennes de grande importance pour la défense française en 1940, avant que la région ne tombe sous contrôle allemand plus tard dans le conflit.

L’histoire aérienne de Morhange, bien que moins connue que d’autres événements du conflit, illustre l’importance de l’aviation dans la stratégie militaire française et alliée en Lorraine pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces bases, telles que la BA 242 de Morhange, ont permis de maintenir des opérations essentielles, retardant et perturbant l'avancée ennemie, et témoignant du rôle crucial de l’aviation dans les premières années de la guerre..

Le Bréguet 696 était un bombardier biplace basé sur le Br 693, un bombardier d’attaque biplace..

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